Eglise Saint-Denis de Wissous

Bienvenue à l'église Saint-Denis de la paroisse de Wissous, construite au 12ème siècle.
Agenda

Notre église.

Un monument et un lieu de Foi.

Pour connaître notre église, laissez-vous porter par la symbolique du monument et de tout ce qu’il contient, en revivant ainsi le parcours du chrétien de sa naissance à sa mort, jusqu’à la vie éternelle.

Approchons-nous tout d’abord de l’église et faisons-en le tour.

Située au centre du village ancien, c’est une église rurale typique de l’Ile-de-France avec son clocher roman au toit en bâtière et son chœur gothique à chevet plat, tous deux du XIIème siècle, période où le nom de Wissous apparaît dans les documents les plus anciens. On remarquera son plan dissymétrique, avec un seul bas-côté (XVIème siècle), le second, bien qu’envisagé, n’ayant jamais été construit, bas-côté unique prolongé par une chapelle latérale (XVIème siècle). Sur le flanc sud du clocher fait saillie la sacristie du XVIIème siècle. Avant de pénétrer dans l’église, jetons un coup d’œil, de l’autre côté de la rue André-Dolimier, sur la grange aux dîmes, au fond de la cour de ce qui était la ferme seigneuriale. Jusqu’au XIXème siècle, cette ferme englobait presque complètement l’église, ce qui avait pour conséquence que la porte d’entrée des paroissiens se trouvait dans le mur nord, au début de la nef.

Prier à l’église

L’église est ouverte tous les jours

de 10h30 à 12h.

Evènements

Embellir l’église

Franchissons la porte actuelle

Elle est située dans l’axe de la nef, la façade ayant donc été refaite au début du XXème siècle. C’est ici le seuil de l’église que franchissent les catéchumènes, ceux qui demandent le baptême, et c’est précisément immédiatement à droite que se situent les fonts baptismaux, importante cuve monolithe probablement du XVIIème siècle.

La nef

Le nouveau chrétien pénètre alors dans la nef, lieu de rassemblement du peuple de Dieu. Cette nef est recouverte d’une belle voûte de bois qui a remplacé récemment une médiocre imitation de voûte gothique en fausses pierres. Les vitraux ornant la nef ne datent que de la fin du XIXème siècle et figurent les saints patrons des généreux donateurs qui ont permis de remplacer des verrières antérieures probablement en très mauvais état. Il ne faut pas oublier en effet que l’église avait atteint alors un tel état de délabrement que la municipalité, devenue propriétaire suite à la loi de 1905, avait sérieusement envisagé de la raser, comme cela fut fait non loin de là, à Rungis. Ces vitraux, tous dus au maître verrier Lorin de Chartres, figurent des saints facilement identifiables, tels Sainte Geneviève et ses moutons, Saint Louis, figuré en train de rapporter à la Sainte Chapelle la couronne d’épines de la Passion ou encore Saint Antoine portant le Christ. Seul, le vitrail le plus proche de l’entrée pose une petite énigme puisqu’il est consacré à Sainte Andrésine et est de ce fait peu caractéristique, la dite sainte étant fort peu connue.

Le choeur

Au fond de la nef se trouve le chœur, partie la plus sacrée de l’église, où se déroulent les liturgies et en particulier la messe. Cette dernière se dit sur l’autel, table située au premier plan face aux fidèles, flanquée des deux tribunes, les ambons, où se font les lectures des textes sacrés, le prêche ainsi que la conduite des chants. Derrière l’un d’eux se dresse la statue de la Vierge de Lourdes telle qu’elle apparut à Bernadette Soubirous sous le Second Empire. Le chœur constitue la partie la plus ancienne de l’église, avec ses chapiteaux ornés de motifs végétaux, feuilles d’acanthe et d’arum et ses voûtes gothiques, typiques du XIIème siècle. Il est également orné de vitraux de même origine et même époque que ceux de la nef, avec latéralement saint Michel vainquant le démon et, dans le fond le grand vitrail de la crucifixion. Au dessus du Christ en croix, on y remarquera la représentation de Dieu le Père et du Saint-Esprit sous la forme d’une colombe, le tout formant ainsi la Sainte-Trinité. On remarquera également au fond à gauche une belle croix de carrefour en pierre datant de 1613 et qui se dressait peut-être au carrefour dénommé aujourd’hui « rond-point des Jumelages ». Enfin, on ne saurait oublier le tabernacle, accompagné de sa lumière rouge, manifestant ainsi qu’y est conservé le Corps du Christ sous les espèces des hosties consacrées, témoignant de sa présence réelle et à qui s’adressent les prières hors des cérémonies.

Le clocher et la sacristie.

Pour regagner le bas-côté, on passe sous la voûte romane du clocher où l’on peut apercevoir les orifices par où passaient les cordes permettant de sonner les cloches, ainsi que la trappe par laquelle ces dernières avaient été mises en place. S’agissant des cloches, une seule d’entre elles est ancienne, ayant été baptisée en 1807 sous le rare double patronage de Saint Denis et Sainte Madeleine. Elle donne le mi et pèse près d’une tonne. Sur le côté sud, une superbe porte donne accès à la sacristie, qui a été ajoutée en 1636, comme en témoigne l’inscription figurant sur l’un de ses murs. Cette porte a conservé sa serrure en fer forgé d’époque, toujours en état de marche.

La chapelle

La chapelle latérale, à laquelle on accède en passant sous le clocher, est aussi remarquable à plusieurs titres. Tout d’abord, de belles voûtes de gothique flamboyant, reposant sur des chapiteaux en choux frisés et, aux angles, sur quatre sculptures originales : un dragon, une chauve-souris, une chouette et un personnage disloqué se tirant les cheveux, probablement un fou. On remarquera les traces de polychromie qui se poursuivent plus haut, sur les murs récemment dégagés de leur badigeon, où l’on peut admirer de beaux anges et ce qui pourrait être deux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle avec leur besace et leur bâton. A fond, un bel autel datant du XVIIIème siècle, en « gris Trianon » et surmonté d’une belle Vierge à l’enfant tout récemment restaurée et d’un vitrail offert par l’abbé Gy et sa sœur en 1878, représentant la Sainte Famille d’après Raphaël. Pour mémoire, l’abbé François Gy a été curé de Wissous de 1865 à 1897 et a assuré l’intérim des autorités municipales pendant le siège de Paris. Les murs latéraux, enfin sont ornés au nord de deux beaux portraits de saints, Jean-Baptiste et Marie-Madeleine, attribués à l’école de Nattier et, au sud, de deux vitraux portant des médaillons anciens remontés, l’un, dont la partie ancienne remontée figure Saint Georges ayant triomphé du dragon de l’arrière-plan, symbolisant le démon, et l’autre montrant une Vierge à l’enfant.

La fresque de Sainte-Barbe.

En franchissant la petite marche donnant accès au bas-côté, on aperçoit sur la gauche une statue de Saint Denis, le patron de l’église, représenté comme premier évêque de Paris, en style sulpicien en vogue au XIXème siècle. Si l’inscription du socle ne donnait pas son nom, il serait difficile d’identifier le saint car il est habituellement représenté en céphalophore, tenant sa tête entre ses mains… Plus intéressante est la fresque située immédiatement derrière : découvert au début du siècle précédent et classée, elle représente une partie de l’histoire de Sainte Barbe, fort vénérée sous la Renaissance. On voit en effet que les personnages sont vêtus comme sous le règne de François 1er, époque confirmée par les inscriptions en écriture gothique tardive. Cette fresque, fort rare en Ile-de-France, narre des épisodes de la vie et de la mort de la patronne des artilleurs, pompiers et artificiers, ceci d’abord en haut, de gauche à droite, puis en dessous de droite à gauche, sachant qu’il manque le début où Barbe, fille d’officier romain, annonce à son père qu’elle s’est convertie au christianisme, suite à quoi ce dernier l’enferme dans une tour pour la punir et espérer la faire revenir au paganisme. Mais, miracle, la première image montre que Barbe a pu s’échapper de la tour, fracturée par la foudre. Ayant constaté sa fuite, son père part à sa poursuite et demande à un berger gardant ses moutons s’il l’a aperçue. Ce dernier, lui ayant indiqué la direction qu’elle avait prise, est immédiatement transformé en pierre et son troupeau en sauterelles. Ces deux scènes sont rassemblées dans la même image, ce qui était courant alors. Capturée, Barbe est fouettée puis à nouveau enfermée. Elle reçoit deux mendiants à qui elle donne une bourse. Enfin, elle reçoit d’un ange la palme du martyre et voit le Ciel s’ouvrir devant ses yeux. Cette belle fresque est hélas endommagée par une petite niche percée dans l’épaisseur du mur. Comment l’expliquer ? Pour le comprendre, il faut imaginer qu’il y avait là un autel secondaire et qu’à l’époque, le prêtre se purifiait les mains avec de l’eau qu’il versait dans cette petite niche alors percée d’un trou d’évacuation, ce que l’on dénommait alors sous le nom de « piscine » !

Le bas-côté.

Si l’on s’intéresse maintenant au décor du bas-côté, on constate tout d’abord que la voûte est en gothique flamboyant, comme l’est celle de la chapelle latérale, sa contemporaine. Les vitraux poursuivent la série de ceux de la nef avec les patrons d’autres donateurs, tels que Sainte Cécile, patronne des musiciens, aux instruments répandus à ses pieds et Sainte Elisabeth de Hongrie, au moment de son miracle des roses, ainsi qu’une représentation du baptême du Christ par Jean-Baptiste dans le Jourdain. Un seul vitrail fait exception, celui du Saint Pierre en grisaille d’époque Renaissance, remonté au XIXème siècle et dont la provenance, comme celle du Saint Georges mentionné plus haut, est inconnue.
Le décor du bas-côté, outre le Saint Denis, comporte une belle statue de Jeanne d’Arc au bûcher, œuvre du sculpteur Maxime Real del Sarte et probable étude pour la grande statue dressée sur la place du Vieux-Marché à Rouen dans les années 20 du XXème siècle. Mais surtout, en arrière-plan de la statue de Notre-Dame de Fatima récemment installée à la demande de la nombreuse communauté portugaise résidant à Wissous, on peut saluer ce qui constitue le seul vestige rappelant l’ancien seigneur de Wissous, le Chapitre de Notre-Dame de Paris. Ce dossier de banc d’œuvre, où les pauvres pouvaient alors assister à la messe sans payer la location de leur chaise, est en effet décoré par les armes du Chapitre, une vierge à l’enfant entourée de l’inscription latine « Capitulum ecclesiae parisiensis », soit « Chapitre de l’église de Paris ». On rappellera que le Chapitre était formé de l’ensemble des prêtres secondant l’évêque de Paris, devenu archevêque seulement au début du XVIIème siècle.

Nous voici revenus ainsi à notre point de départ, espérant que cette visite virtuelle vous donnera envie de franchir la porte de l’église, d’y admirer ce que nous avons décrit et, pourquoi ne pas le dire, que vous y verrez la maison du Christ.

Jean-Etienne CAIRE